Lundi 19 septembre 2005 | CONVERGENCE |
de Bruno Guglielminetti
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Téléphonie, un numéro qui nous colle à la peau
D'ici deux ans, vous pourrez changer de fournisseur de services cellulaires tout en conservant votre numéro de téléphone. Mieux encore, si vous décidez de mettre un terme à votre abonnement de téléphone filaire à la maison pour uniquement utiliser un téléphone cellulaire, vous pourrez conserver votre bon vieux numéro de téléphone résidentiel sur votre téléphone cellulaire. C'est ce que vient de nous confirmer l'Association canadienne des télécommunications sans fil avec l'annonce d'un projet-pilote pour tester la «transférabilité» des numéros sans fil en 2007. Le service devrait être offert dans tout le pays en septembre de la même année. Deux ans donc avant de pouvoir bénéficier d'un tel service de conservation du numéro de téléphone. Mais pourquoi au juste attendre aussi longtemps pour offrir le service? La technologie est déjà disponible en Europe, déjà disponible aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Est-ce que des membres de l'Association canadienne des télécommunications sans fil craignent que leur clientèle actuelle veuille les quitter? Difficile de penser autrement lorsque l'on sait qu'une étude récente du groupe d'information marketing TNS révèle que 10 % des Canadiens possédant déjà un téléphone cellulaire prévoient abandonner leur ligne terrestre. Et à cela, il faut ajouter une étude de Virgin Mobile Canada qui indique que 30 % des consommateurs se disent prêts à changer de fournisseur sur-le-champ, si l'option de conserver leur numéro de téléphone est disponible au pays. La croisade de Sir Richard Et c'est donc avec ces données en poche et l'espoir de pouvoir offrir la solution de remplacement aux consommateurs qui sont malheureux que Sir Richard Branson, le grand patron de Virgin Mobile Canada, a décidé de se lancer dans une croisade pour instaurer beaucoup plus rapidement la mise en place de ce service au Canada. La société Virgin Mobile qualifie de «trop lent» le plan proposé par l'industrie canadienne du sans-fil pour instaurer la pratique de la conservation du numéro de téléphone. Le président de Virgin réclame plutôt la mise en oeuvre de la «transférabilité» des numéros pour 2006. Selon Branson, «sans l'option de disposer de leur numéro de téléphone mobile de façon permanente, les consommateurs sont perdants. Il est évident que, pour ce qui est d'accorder aux consommateurs l'indépendance qu'ils méritent, les grands fournisseurs traînent les pieds puisque la situation actuelle les avantage; leurs clients se trouvent ainsi liés à un fournisseur particulier». «La date butoir de 2007 est trop lointaine et totalement inacceptable, ajoute-t-il. Cette question est sérieuse, car elle touche quelque 15 millions de clients du téléphone cellulaire au Canada. Ceux-ci demandent et espèrent la transférabilité depuis des années, et il est grand temps que l'industrie accède à leur demande.» L'homme d'affaires anglais semble très sérieux dans cette nouvelle quête, disant même qu'il écrira au premier ministre Paul Martin à ce propos, car il n'est pas trop tard selon lui pour revoir l'échéancier. Aura-t-il autant d'écoute et de succès que son ami Bono? Les consommateurs Mais dans cette lutte, Sir Richard Branson demande également la collaboration des consommateurs canadiens. Il demande aux usagers de téléphones traditionnels et cellulaires de faire entendre leur voix. Notamment, en envoyant un courriel de soutien pour la conservation du numéro de téléphone à l'adresse monnumeroestmobile@virginmobile.ca. Ces courriels seront transmis à l'Association canadienne des télécommunications sans fil pour démontrer le mécontentement des consommateurs. |
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