Lundi 16 mars 2009 | CONVERGENCE |
de Bruno Guglielminetti
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Quand Facebook se prend pour Twitter
Devant l'arrivée dans le portrait de services de communications fonctionnant sur un autre mode, les dirigeants du réseau social Facebook tirent dans toutes les directions, oubliant que les utilisateurs aiment généralement utiliser divers outils pour effectuer des tâches diverses. Au début du mois, le grand patron du réseau social Facebook annonçait du changement pour les jours à venir. Mark Zuckerberg allait offrir des solutions concrètes aux nombreux commentaires reçus par les utilisateurs pour ajouter à la personnalisation du service et au contrôle entourant l'accès aux données personnelles. Tant qu'à y être, Facebook en profitait pour faire une mise à jour du service, afin de faire plus 2009. Aujourd'hui, la plupart des utilisateurs québécois ont maintenant accès à cette nouvelle édition 2009 de Facebook. Avec plus de 175 millions d'utilisateurs dans le monde, dont plus de 11 millions au Canada et plus de 1 761 320 seulement au Québec, on a l'impression que Facebook se cherche encore. Une quête d'identité dans un contexte où d'autres joueurs semblent vouloir lui faire de l'ombre, le premier étant le réseau de messagerie Twitter. Depuis la mise en ligne du «nouveau» Facebook, bon nombre de commentaires sont émis sur Internet pour souligner la nouvelle approche Twitter de Facebook. Mais le problème, c'est qu'à trop vouloir ressembler à Twitter, à trop vouloir faire Twitter, en jouant la carte de l'instantanéité, Facebook risque de s'y perdre et de perdre ce pour quoi des millions de gens ont décidé d'investir temps et renseignements personnels. Différents outils pour différents besoins Un jour, il faudra que quelqu'un explique à Mark Zuckerberg que les gens utilisent différents outils pour différents besoins. Que l'on utilise son logiciel de courrier électronique pour certains types de communications et un logiciel de messagerie instantanée pour d'autres. Que l'on utilise un service comme Flickr ou Picasa pour partager ses photos par Internet, mais que l'on utilise Photoshop ou d'autres logiciels pour faire des retouches sur ses photos. Pour ces mêmes raisons, la direction de Facebook devrait garder en tête que l 'on utilise Facebook pour garder le contact avec ses amis, des connaissances, des gens qui partagent le même intérêt que nous pour un sujet. Facebook devrait garder en tête qu'il y a encore peu de temps, MySpace était la place où il fallait être, le réseau branché. Mais à trop vouloir changer, ajouter des services à gauche et à droite, un autre est arrivé plus simple, plus organisé, et Facebook a détrôné MySpace en quelques mois d'existence. Plutôt que de vouloir changer de direction, de faire comme les nouveaux joueurs, Facebook devrait miser sur ses forces de réseau mondial. Par exemple, il y a quelques jours, Facebook ajoutait à ses versions linguistiques. Déjà offert en 40 langues et travaillant sur une soixantaine d'autres, le portail américain vient de mettre en ligne une version en hébreu et une autre en arabe. Une approche qui demande quelques astuces de la part des développeurs qui doivent s'assurer que tous les textes, dans tous les contextes, peuvent se lire de droite à gauche. Autre exemple, la firme d'analyse de trafic sur Internet Hitwise révélait lundi dernier que Facebook génère depuis janvier plus de trafic vers des sites qui présentent des segments vidéo que le moteur de recherche Google. Plus une affaire de génération Facebook n'est plus une affaire de génération. En regardant de plus près le profil socioéconomique des utilisateurs, on voit l'arrivée de plus en plus grande de gens de la génération des 55 ans et plus. Des internautes qui débarquent sur le réseau avec leurs amis, leurs intérêts et leurs revenus. Des revenus qui sont d'ailleurs plus élevés que la moyenne des gens déjà présents sur le réseau social. Tout pour intéresser des annonceurs potentiels. Après tout ça, si vous désirez tout de même utiliser Facebook comme certains utilisent Twitter, pour garder un contact instantané avec vos «amis» à l'aide d'un court texte, je vous souligne que Seesmic propose un petit module téléchargeable gratuitement à partir de Facebook qui permet de garder un oeil sur ses «amis» sans se brancher à Facebook. L'expérience donne un effet assez twitteresque à Facebook. . |
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