Lundi 1er août 2005 | CONVERGENCE |
de Bruno Guglielminetti
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Vos souvenirs dans un monde numérique
La photo qui rappelle un premier amour, la première dent qui tombe, la toute première visite chez le barbier, les premiers pas d'un enfant sur le sable, le petit chiot qui arrive à la maison, la première journée de classe, la visite d'un ami, le premier saut en parachute, l'enfant qui pause l'oreille sur le ventre de sa maman enceinte, la danse de la mariée. Ajoutez à ces images, une petite musique douce, presque nostalgique et vous avez l'impression d'avoir dans la tête une publicité de Kodak. Le hic, c'est que ces mêmes images et cette même musique ont plutôt servi à donner de la notoriété au fabricant SanDisk. Qui ajoutait à la fin de cette publicité, diffusée au SuperBowl, «Store your world in ours...». Quel coup de maître, utiliser la formule nostalgique de Kodak pour annoncer, non pas de la pellicule, mais bien une de ces petites cartes mémoire que l'on retrouve maintenant dans tous les appareils photo numériques et nous inviter ainsi à «conserver notre monde dans le leur». Une invitation qui semble avoir été entendue par les photographes, à en juger par l'engouement que connaît la photo numérique depuis quelques années. La langue des consommateurs Mais je reviens à SanDisk qui semble être le plus agressif d'entre tous dans le domaine de la carte mémoire, particulièrement dans le domaine de la photo. Si récemment vous vous êtes rendus à la pharmacie, plus particulièrement à sa section photo, vous avez peut-être remarqué un nouvel étalage qui a remplacé le présentoir des films pour appareils photo. SanDisk a eu la bonne idée de démystifier le support d'archivage pour les photographes néophytes. Plutôt que d'employer le langage des informaticiens, en parlant de capacité de stockage en méga-octets, SanDisk a opté pour le langage du consommateur et présente maintenant ses cartes-mémoires avec le nombre de photos qu'elles peuvent contenir. Par exemple, on parle maintenant d'une carte-mémoire de 50, 100 ou 200 photos, plutôt que d'une carte mémoire de 32, 64 ou 128 méga-octets. Il est clair que le fabricant espère que le consommateur reviendra à ses bonnes vieilles habitudes de conservation des photos sur le support lui-même, c'est-à-dire la carte mémoire. Exactement comme à l'époque où nous conservions les négatifs de nos photos après le développement d'un film de 36 poses. Aujourd'hui, en abaissant les prix de ses cartes mémoire pour appareils photo, SanDisk et ses concurrents espèrent que les photographes vont conserver leurs photos sur les cartes et prendre l'habitude d'acheter d'autres cartes comme nous étions habitués à acheter d'autres rouleaux de film. Et toujours dans cette démarche de rendre la photo numérique plus accessible, le fabricant a mis sur le marché un petit appareil qui permet de visionner facilement les photos à partir des cartes mémoire, directement sur le téléviseur. Un peu comme à l'époque où l'oncle Robert revenait de son voyage en Floride, il est maintenant possible de revivre une séance de diaporama en famille, mais cette fois, tout simplement assis devant le téléviseur. Pour ceux qui sont nostalgiques du diaporama multimédia, l'appareil permet aussi d'écouter de la musique à partir d'une carte-mémoire alors qu'une autre sert à présenter les photos. D'ailleurs, le lecteur SanDisk Photo Album peut servir aussi uniquement de lecteur MP3 et il permet la lecture de huit formats différents de cartes mémoire. Une fois branché au téléviseur, l'appareil se contrôle à l'aide d'une télécommande. Mais le plus intéressant, c'est son prix. Pour 42,95 $, le SanDisk Photo Album offre un appareil qui permet de se balader facilement d'un lieu à un autre pour présenter ses photos de voyage ou encore pour écouter de la musique. La clé USB à l'école Mais comme vous le diront la plupart des fabricants de support de stockage, la carte mémoire ou la clé USB n'est probablement qu'à ses premiers balbutiements, car on lui promet un bel avenir. Notamment dans le milieu de l'éducation. S'il n'est plus exceptionnel de voir des gens transporter des dossiers complets du bureau à la maison à l'aide d'une clé USB, de voir des gens transporter leurs disques préférés sur support USB ou encore, de voir un utilisateur de la Grande Bibliothèque nationale du Québec sauvegarder une copie d'un microfilm sur cette même clé USB, un jour, ce sera aux jeunes élèves de vivre avec leur clé USB dans la poche. Une entreprise américaine travaille actuellement à adapter les livres et les cahiers de travaux scolaires au monde numérique. Aujourd'hui, ce sont les ouvrages pédagogiques en anglais qui seront bientôt disponibles sous forme de clé USB, mais rien n'empêche un éditeur francophone, québécois de surcroît, de faire de même chez nous. Imaginez un peu, tous ces élèves du primaire qui n'auraient plus à trimbaler leur sac à dos trop lourd, soir et matin. Un ordinateur USB Je mentionnais précédemment la clé USB comme moyen de transport de données, mais certains fabricants y voient encore beaucoup plus. Maintenant que ces supports peuvent contenir jusqu'à quatre giga-octets de données, pas surprenant de voir deux ou trois des plus grands fabricants chercher carrément à intégrer un système d'exploitation sur ces petites clés USB. Plutôt que de partir en voyage d'affaires avec un ordinateur sous le bras, les gens d'affaires pourront bientôt partir seulement avec une clé USB dans la poche de leur veston. Une fois à destination où à l'hôtel, il suffira de se brancher à un ordinateur pour accéder à tous ces dossiers, incluant une copie de son carnet d'adresses de la maison et du bureau. Évidemment, cette clé USB sera sécurisée par cryptage des données et biométrie pour permettre la lecture. Alors maintenant, ne reste plus qu'à voir combien de temps la clé USB et les cartes mémoires seront parmi nous avant qu'un fabricant ingénieux nous arrive avec une autre invention. Tout comme la disquette cinq pouces a dû céder sa place à la disquette 3,5 pouces et comme celle-ci laisse tranquillement sa place au bénéfice de la clé USB. Le prochain support de mémoire s'intégrera peut-être à nos vêtements, nos cheveux ou peut-être, carrément, serons-nous déjà au temps de la greffe de cerveau. |
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